ENJEUX ECONOMIQUES
Le nouvel El Dorado des entreprises
Le but est de faire dans le monde numérique les mêmes choses que dans la vraie vie. C’est pour cela que le métavers doit pousser les entreprises et les utilisateurs à venir et à participer au marché. Tout le monde peut donc investir et gagner de l’argent et cela grâce aux NFT pour qu’ils puissent revendiquer leur propriété numérique. Les GAFAM veulent elles aussi entrer dans le jeu des métavers pour contrecarrer des entreprises chinoises qui ont déjà créées des métavers comme Baidu et Tencent.
Selon le cabinet Mckinsey, 177 milliards de dollars sont investis dans le Métavers depuis 2021. D’ici 2030, le marché du Métavers sera de 5000 milliards de dollars.
Le cabinet Gartner estime de son côté que d’ici 2026, un quart de la population mondiale passera au moins une heure par jour dans le Métavers pour faire du shopping, travailler, se socialiser ou apprendre. Et 30 % des organisations auront des produits ou des services taillés pour le Métavers. Les ingénieurs se penchent de plus en plus sur la question, notamment l’IEEE, qui est un regroupement d’ingénieurs spécialisé dans les nouvelles technologies.

Exemples d’implication d’entreprises dans le métavers
Vivendi a créé son 69e village dans The Sandbox.
Carrefour a investi 300 000 d’euros pour 36 hectares dans The Sandbox.
Nike a fait des baskets protégées par des NFT.
Dwiss propose une série de montre limitée soit 1000 montres dans le métavers.
Axa invite ses employés à participer à des événements dans le métavers.
Microsoft a acheté Activision Blizzard pour 68,7 milliard de dollars pour l’expansion du jeu dans le métavers.
Snoop Dogg a acheté un terrain à 450 000 dollar pour y faire des événements.
La ville de Seoul projette de gérer ses tâches administratives dans le métavers.
Il va donc y avoir une augmentation des ventes d’objets dématérialisés. Il faut également prévoir une augmentation des ventes de produits connectés qui permettent d’avoir accès au métavers. Mark Zuckerberg dit aussi que le métavers va attirer car on pourra gagner de l’argent en développant son activité professionnelle « virtuellement ».
%
Des français disent avoir des cryptomonnaies
%
Des 18-25 ans disent vouloir s'y mettre
Source : Agence Heaven avec Sysk en 2022
Si les métavers se popularisent alors l’utilisation de la cryptomonnaie va augmenter. Dans le monde réel, ce sont les banques qui régulent le marché mais dans le cas des cryptomonnaies, comment celles-ci seront régulées ? Il s’agirait peut-être de banques dématérialisées comme nous connaissons déjà ou il pourrait s’agir d’un système nouveau. Il faudrait donc élaborer un système fiable et géré par des institutions agréées.
Le monopole de Meta
Leader des réseaux sociaux.

Leader de l’économie mondiale?
En créant le groupe Meta, Mark Zuckerberg montre ses nouvelles ambitions. Jusqu’en 2021, il était le leader mondial des réseaux sociaux. Il souhaite étendre ses activités en s’éloignant de son image liée à Facebook. Le 9 décembre 2021 Mark Zuckerberg dévoile son tout nouveau projet, la création de son propre métavers.
L’objectif est donc de révolutionner le monde des réseaux sociaux dont il est le leader. Cependant, il prévoit ici la fin de l’ère des réseaux sociaux et veut aller plus loin dans sa stratégie. Selon lui, il prévoit que son métavers Horizon Worlds soit une société à part entière, numérique, où les industriels peuvent migrer leurs activités. Les transactions seraient donc faites grâce à la même technologie que les NFT et la monnaie utilisée serait propre au métavers de Meta.
Ce projet provoque des craintes chez les internautes et les chercheurs. Si une grande partie du commerce mondial se retrouve à développer ses activités sur Horizon Worlds comme Zuckerberg le prévoit, nous pourrions assister à une prise de pouvoir totale de Meta sur l’économie mondiale. Meta pourrait donc avoir le monopole. Alors cette emprise de l’économie par une société privée pose problème. D’autant plus qu’il s’agit de la société de Mark Zuckerberg, alors remise en question plusieurs fois, suite à des scandales de gestion de données personnelles.
Ce ne sont pas les seules craintes évoquées. Le projet a été déployé en 2021 et est en plein déclin en 2023. Meta rencontre de grandes difficultés financières pour le développement de son métavers et le projet est alors considérablement ralenti.
Des dizaines de milliards de dollars ont déjà été investis, les coûts et les retards dans les propres progrès de Meta sont un baromètre. Nous sommes dans une crise du coût de la vie, les gens luttent déjà dans le monde réel, ils sont peu nombreux dans le monde virtuel à investir dans des biens, des objets et d’autres NFT .
Un métavers Européen
Emmanuel Macron avait fait dans son programme pour les élections présidentielles de 2022 la mention d’un métavers européen. Il souhaitait que l’Europe devienne un concurrent dans ce domaine qui est pour lui un nouvel eldorado économique.
Avant de mener un projet de grande ampleur, ce rapport a été demandé par les ministères de l’économie et de la culture ainsi que le Secrétaire d’Etat en charge de la Transition numérique et des Communications électroniques en février 2022. Celui-ci a fait ressortir les avantages économiques que le Métavers peut avoir sur la société française.
Le gouvernement français parle alors de stratégie métaversique : organiser l’infrastructure, soutenir l’innovation, miser sur les usages culturels, orchestrer la régulation et prendre en compte les enjeux sociétaux et environnementaux.
La France possède de nombreux acteurs dans ce domaine et s’impose déjà sur le marché mondial des technologies : Ubisoft, Dassault système et Ledger. En France, il a aussi des studios de fabrication de création immersive reconnue mondialement : Atlas V, Small, Stage11… La France a des filières d’excellence dans les technologies de l’immersion : French Touch, French Tech mais aussi institut comme les MIT qui permet l’interdisciplinarité comme pour l’IRCAM.

La France ne veut pas proposer un modèle à la coréenne où les services seraient disponibles dans un métavers, mais plutôt mettre l’accent sur la culture grâce au Métavers.

La question du métavers commence à s’ancrer dans les recherches en France. Les PEPR permettent d’organiser des recherches sur le métavers avec des arcs sur l’arts de l’espace et aux humanités.
Une page est dédiée à tous ces acteurs importants dans le développement des métavers en France.
Quelques projets pour développer le Métavers en France
1. Il faut que le domaine public fasse émerger les services communs pour l’avènement d’une pluralité de métavers interopérables.
2. Se servir des JO de 2024 pour rassembler des acteurs français des métavers sous le pilotage d’INRIA.
3. Travail d’adaptation du RGDP, DSA et DMA aux enjeux des métavers.
4. Création d’un institut de recherche et coordination sur le modèle de l’IRCAM : laboratoire de recherches en informatique dédié aux arts immersifs. C’est un lieu de coordination entre les chercheurs et les artistes. Cela permettra de créer des oeuvres immersives.
5. Réinvestir les instances de négociation pour que les acteurs français participent aux discussions sur l’interopérabilité.
6. Mise en place des commandes publiques pour répondre aux objectifs culturels et technologiques pour mettre des attelages hybrides.
7. Investir dans les outils d’analyse des métavers et des transactions pour détecter des infractions.
8. Mesurer l’impact environnemental des infrastructures des métavers pour être en accord avec les préoccupations environnementales notamment liées à la sobriété énergétique.

Le milieu associatif français développe également son intérêt pour le Métavers. L’AFXR est une association qui regroupe des acteurs autour des technologies immersives et leurs usages dans différents domaines : santé, industrie créative, diffuseur, créateurs de contenus, etc. C’est une association qui a une 15aines d’années et cela fait 3 ans qu’ils développent leurs actions en direction des métavers.
A lire aussi…
Les enjeux éthiques
Les
enjeux sociaux
Les acteurs